Le câlin
11 Juin 2022
Enfant, je vivais et découvrais le monde avec mon corps et mon esprit, la question ne se posait pas. Le toucher, les câlins, les embrassades venaient naturellement et sans arrière pensée. Ils étaient le prolongement de mon attention à l’autre, de mon affection, de mon besoin de donner et de recevoir.
À l’adolescence, la sexualité et son image sociale ont commencé à changer cela, perturbant mes élans physiques en leur prêtant un soupçon sous-jacent, et me forçant à la retenue, sauf dans l’échange sexuel lui-même, qui était pulsionnel, presque égoïste.
Puis le corps est devenu l’animal à dresser, à améliorer, à maltraiter pour en obtenir force et endurance.
Avec le corps, l’esprit, à contrôler, étendre et améliorer. Autant j’étais bienveillant avec les autres, autant je ne me permettais aucun manquement, aucune défaillance.
… Jusqu’à la rupture…
Aujourd’hui je recommence à apprendre à être bienveillant avec moi même, à redécouvrir les besoins de mon corps et de mon esprit.
Et au lieu de me limiter, cela m’ouvre davantage et me fait découvrir un monde nouveau. Cette ouverture, me connecte au reste de la nature.
Il n’y a plus d’arrière pensée dans le contact, lorsque je serre quelqu’un d’autre dans mes bras, lorsque je masse, ou lorsque j’embrasse. L’affection, l’amour sont les maîtres de ces élans. Si la sensualité s’invite, elle est bienvenue tant qu’elle se partage comme un cadeau où le sexe n’intervient pourtant pas. Elle nous reconnecte aux sensations de notre enfance, à la découverte de cette capacité d’échanger l’amour par l’expression du corps. Et si, en tant qu’adulte, la sexualité s’invite, comme un partage qui élance chacun vers l’autre dans une fusion qui va au delà des sensations, alors celle-ci est aussi bienvenue.
Sans contrainte, sans obligation, sans engagement, simplement le moment d’un échange de bonheur entre humains. Simplement ces moments qui rendent la vie précieuse.
Qu’il est long le chemin pour apprendre à apprécier les choses en toute simplicité.
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