Le sultan et son étoile

L’Étoile du sultan

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J’ai écrit ce conte en m’inspirant directement d’une histoire que j’avais entendue il y a longtemps. Comme pour tous les contes transmis oralement, j’en ignore l’origine. Je l’ai repris à ma façon et l’ai modifié dans l’esprit des mille et une nuits.

L’Étoile du sultan

Il était une fois, dans un pays lointain formant une grande oasis de verdure au milieu d’un désert écrasé par le soleil, un sultan très puissant.
Son peuple était joyeux et rendait grâce au soleil qui prodiguait la chaleur qui faisait croître les fleurs, les fruits et toute la nature qui nourrissait les bêtes et les gens.
Ce peuple proche de la nature et des dieux avait développé une grande sagesse, alimentée par sa curiosité et sa joie de vivre.
Mais le sultan n’était pas concerné par ces joies qu’il jugeait trop simples et indignes de lui.
Le soleil l’indisposait, il trouvait les joies du peuple futiles et pour la science, eh bien il avait ses astrologues.
Par contre, ce qui savait émouvoir le sultan, c’était la nuit.
Lorsque le ciel devenait noir comme le velours le plus sombre, et que les étoiles venaient danser leur ballet cosmique d’un bout à l’autre de l’horizon.
À ce moment-là, le sultan montait dans la plus haute tour de son palais et observait le ciel piqueté d’astres dans la fraîcheur silencieuse de la nuit.


Un de ces soirs, le sultan se prit à soupirer : « Je possède toutes les terres sur lesquelles mon regard se pose, depuis mon palais jusqu’à l’horizon. Toutes les pierres et les métaux précieux, toutes les machines merveilleuses, les livres les plus rares et tout ce peuple qui œuvre pour moi…
Mais le ciel m’est inaccessible, et je ne possède pas même la moindre de ces magnifiques étoiles. »

À peine eut-il finit de parler qu’un astre nouveau apparut dans le ciel, juste où se portait son regard : une étoile nouvelle était née.
« Ooooh ! dit le sultan, mon vœu s’est exaucé. Et puisque cette étoile est apparue à ma demande, elle m’appartient ! »

Le sultan très excité décida de rendre la chose publique et convoqua son grand vizir.
« Que tout le monde sache que mon empire s’étend désormais jusqu’au ciel, car cette nouvelle étoile est apparue sur mon ordre et de ce fait, elle m’appartient.
Elle s’appellera l’Étoile du Sultan, elle veille sur moi comme elle veillera sur mes descendants et successeurs. J’ai dit. ! »


Les jours passaient sans qu’un seul soir ne vit le sultan absent du sommet de sa tour.
Alors qu’il admirait sa nouvelle possession, une pensée passa par son esprit et voila son plaisir.
Il convoqua son grand vizir, qui après s’être prosterné lui demanda : « Que puis-je faire pour être agréable à Sa Majesté, commandeur des croyants et détenteur de l’Étoile ? demanda humblement celui-ci,
— Grand Vizir, répondit le sultan, je possède toutes les terres que tes yeux peuvent contempler depuis la tour de ce palais jusqu’à l’horizon bordant le monde, et toutes ces terres, je peux les parcourir à pied, ou à cheval. Je peux m’y arrêter et y prendre ce que je veux, que ce soient des fruits pour ma soif, du gibier pour ma faim, les produits de mon peuple pour mon plaisir, mais… je possède une étoile donnée par les dieux et pourtant elle m’est inaccessible. Fais venir nos meilleurs savants et astrologues et ordonne-leur de trouver un moyen pour que je me rende enfin sur mon étoile.
J’ai dit !
— À vos ordres commandeur des croyants et détenteur de l’Étoile, dès demain nos astrologues les plus sages attendront votre bon vouloir dans la salle du trône.
— Qu’il en soit ainsi. »


Le lendemain, les sept grands mages-astrologues étaient réunis dans la salle du trône.
Le sultan était très impatient d’entendre de la bouche de ces savants le moyen qui lui permettrait de se rendre sur son étoile.
Nul doute que ces sages, qui avaient déjà servi son père et le père de son père avant lui, et dont la renommée s’étendait bien au-delà du pays, connaissaient parfaitement la mécanique du ciel et ses passages les plus secrets. Le sultan leur adressa ainsi sa requête : « Sages parmi les sages, je vous ai fait venir pour que vous me donniez le moyen de rejoindre mon étoile et de pouvoir y prendre pied, afin de la parcourir comme je puis parcourir toutes les terres qui m’appartiennent sous le ciel. »
Les sages restèrent un moment silencieux, puis s’entre-regardèrent, et enfin poussèrent des petits rires exaspérants et fort peu convenables, il est vrai, devant un aussi puissant sultan. Celui-ci reprit d’une voix glaciale : « Puis-je savoir ce qui provoque une telle hilarité ? Ma demande vous paraît-elle si simple qu’elle en devient risible ?
— Que nenni, commandeur des croyants et détenteur de l’étoile, mais voyez-vous, nous pensions que vous vous moquiez de nous par une plaisanterie, excellente en tout point, mais farfelue sans aucun doute.
— Comment ? pesta le sultan dont le visage avait pris une belle teinte rouge, vous osez vous moquer de moi ?
— Oh nullement, Votre Altesse céleste, nous n’oserions pas, mais voyez-vous, il n’existe aucun moyen pour naviguer parmi les étoiles, votre quête est donc sans objet, car jamais vous ne foulerez le sol de cet astre. »
À ces mots, le sultan entra dans une grande colère. « Ah c’est ainsi ! Vous n’êtes donc qu’une bande d’inutiles, vivant de mes largesses en puisant des sommes considérables dans le trésor pour des expériences sans intérêt ! Que l’on emporte ces imbéciles et puisque leur tête ne leur sert à rien, qu’on la leur coupe avant l’aube ! » Puis il se tourna vers son grand vizir « N’y a-t-il donc personne dans ce pays, soi-disant terre des sages, qui puisse concevoir un moyen de me rendre là où mon regard se porte ?
— C’est que votre regard, Altesse céleste, porte sur des merveilles qu’en général seuls les dieux possèdent. » Les yeux du sultan le foudroyèrent le pauvre vizir qui crut pouvoir être décapité par la seule puissance de ce regard. Mais il se reprit : « Je vais convoquer pour demain les meilleurs ingénieurs du pays. Ce sont des gens pratiques qui trouvent des solutions à tous les problèmes, et ne passent pas leur temps dans des conjectures, des formules magiques et des calculs inutiles comme tous ces savants que vous avez très justement supprimé.
— Qu’il en soit ainsi ! dit le sultan, à demain donc. »


Le lendemain, les trois meilleurs ingénieurs du pays attendaient le bon vouloir du sultan dans la salle du trône.
« Maîtres des techniques et des arts, commença le vizir, Son Altesse céleste vous a fait mander pour résoudre un problème auquel même les grands mages n’ont pu répondre. » Le sultan reprit : « Ce problème me semble fort simple : je veux me rendre sur mon étoile, en fouler le sol comme je puis le faire de toutes les terres sur lesquelles mon regard se porte. Je vous ordonne donc de trouver la solution aujourd’hui même, j’ai dit ! »
Les ingénieurs s’agitèrent mal à l’aise et s’abimèrent chacun dans une intense concentration.
Le silence régnait depuis une heure dans la salle du trône, quand le sultan décida d’interrompre leurs macérations : « J’attends, Maîtres des techniques et des arts, si la solution vous est connue, dites la-moi maintenant, ou sinon gare à vous ! »
Le premier ingénieur s’avança assez confiant. « Ô commandeur des croyants et détenteur de l’étoile, pour se rendre dans le ciel il faut pouvoir voler très haut et très loin, la solution est de sortir les tapis volants de nos ancêtres et vous pourrez ainsi accomplir le voyage quand bon vous semble.
— Voilà une très bonne proposition, dit le sultan, le problème est que seuls les mages astrologues savaient les formules pour les faire voler… Et je leur ai fait couper la tête… Donc cela n’est plus possible ainsi. Et toi ? dit-il en s’adressant au second ingénieur, qu’elle est ta solution ?
— Euh, eh bien, c’est à dire, euh…. Ah ! Pour voler dans le ciel sans tapis volant, il n’y a qu’à faire comme les oiseaux ! » La colère revint sur les traits du sultan : « A-t-on déjà vu un homme voler comme un oiseau ? demanda-t-il, a-t-on déjà entendu ne serait-ce que la légende d’un homme volant comme un oiseau ?
— Eh bien, Altesse céleste, commandeur des croyants et détenteur de l’étoile, il me semble bien avoir entendu parler d’une telle légende… Et vous conviendrez avec moi qu’un homme est bien plus doué qu’un oiseau fut-il un aigle, aussi, avec un peu d’apprentissage, il n’y a aucune raison qu’un homme n’arrive pas à voler encore mieux qu’un oiseau. Cela me semble une évidence. »
Le sultan semblait prêt à exploser de fureur. Son teint était violet et sa respiration sifflait comme si de la vapeur s’échappait de ses narines… Toutefois, sa voix était calme et maîtrisée lorsqu’il parlât. « Ton raisonnement se tient, je te nomme donc Maître du vol des oiseaux et te charge d’en étudier tous les mystères afin de pouvoir m’apprendre à voler. » Un sourire de soulagement se dessina sur les traits de l’ingénieur, mais le sultan reprit : « Et comme je suis impatient de te voir à l’œuvre, je te mets tout de suite en situation : Gardes ! Jetez cet imbécile par la fenêtre, qu’il puisse commencer son premier vol ! » la salle du trône étant située elle aussi dans une haute tour, on entendit un long cri de plus en plus faible, et puis plus rien, pas même un petit boum d’atterrissage.
Le sultan se tourna vers le dernier ingénieur, celui-ci semblait avoir gardé son calme et avoir bien réfléchi. Avant que le sultan ne l’y autorise, il prit la parole : « Altesse céleste, commandeur des croyants et détenteur de l’étoile, voler n’est pas la solution, les savoir-faire sont perdus ou n’ont pas encore été inventés. Je crois que la bonne solution serait de fabriquer une tour très haute, si haute qu’elle pourrait atteindre la voûte du ciel. Une fois là‑haut, nous aurions accès aux rouages, fils et mécanismes qui relient et font tourner les astres, il suffirait de les suivre jusqu’à votre étoile. Vous pourriez ainsi vous y rendre quand vous le désirez, et même emmener vos serviteurs, vizirs ou généraux.
— Voici enfin une excellente idée ! dit le sultan très enthousiaste, je te nomme Maître de la tour des étoiles et te dote en or et serviteurs pour mener ce projet à bien, le plus vite possible. Commence dès demain, et réquisitionne toute la population s’il le faut. J’ai dit !
— À vos ordres Altesse céleste. » Dirent en cœur l’ingénieur et le grand vizir.


Les travaux avançaient lentement. Tous les hommes du pays s’étaient mis à l’ouvrage et seules les femmes restaient libres de s’occuper de l’artisanat et du commerce, et cela en plus de leurs tâches habituelles. Tout le monde était épuisé et la joie désertait les habitants du pays.

Le sultan bien sûr était au-dessus de tout cela. Comme tous les soirs, il montait dans sa haute tour et observait son étoile en faisant de nombreux projets : « Comme mon étoile est brillante ! Elle doit être en diamant pour briller autant. Quand j’y prendrais pied, je m’y ferais construire un palais en diamant.  Mais… et si mon étoile était habitée ? Eh bien tant pis, si le peuple de diamant s’oppose à moi, je chasserais ces habitants de diamant, à grands coups de pied dans le fondement ! Ha ha ha ! » Et le sultan de rire tout seul en imaginant les merveilles et les mystères que pourraient receler son étoile.

La tour de l’étoile progressait bien, grâce au talent de l’ingénieur et au travail acharné de son peuple.
Un soir qu’il observait le ciel comme à l’accoutumée, il fut dérangé par un chahut venant des étages inférieurs de son observatoire. Le grand vizir fit irruption devant lui : « Pardonnez cet esclandre, oh commandeur des croyants et détenteur de l’étoile…
— Que se passe-t-il Grand Vizir ?
— Un vieux fou venu d’on ne sait où désire vous voir, il dit que cela concerne l’étoile.
— L’étoile dis-tu ? Eh bien fais le venir, peut être sait-il comment accélérer la construction de cette tour !
— Bien Ô Altesse céleste, je vais vous le chercher."
Mais il n’eut pas le temps de se retourner que déjà le vieillard avait pris pied sur la terrasse de l’observatoire et s’avançait tout sourire vers le sultan. « Salut à toi Grand Sultan ! lança-t-il, j’aurais dû venir plus tôt, mais j’étais loin, et à mon âge on ne se déplace plus si vite. »
Le vizir s’étranglait devant le manque de politesse du vieillard, il lui chuchota assez fort : « Commandeur des croyants !
— Qui ça ? Moi ? Je commande quoi ? Ah mes oreilles ne sont plus ce qu’elles étaient ! »
Le sultan commençait à devenir rouge de colère et le grand vizir prenant le vieillard en pitié, lui susurra directement dans l’oreille les titres et honneurs qu’il devait décliner au sultan avant de pouvoir lui parler réellement. Le vieillard hocha la tête en souriant : « Comment ? Ah bien sûr, bien sûr : Mon Grand Sultan commandeur des croyants !
— Et c’est tout ? Tempêta ce dernier, ne sais-tu pas que je suis aussi le détenteur de l’étoile ?
— Ah, eh bien justement, répondit le vieillard, ça je ne peux pas vous le dire puisque cette étoile, voyez-vous, elle est à moi !
— Quoi ?!  » la colère du sultan faisait peur à voir. Son teint était devenu violet, les veines saillaient sur son visage et son cou, et sa respiration faisait le bruit d’un soufflet de forge. « Attrapez-moi ce vieux fou et jetez-le au cachot en attendant que je décide quelle mort atroce lui faire subir ! Gardes ! Gaaaardes ! »
Les gardes arrivèrent aussitôt et convergèrent vers le vieil homme, mais celui-ci montrait une agilité extraordinaire pour son âge et, tout en riant de façon espiègle, il zigzaguait et réussit à passer derrière eux pour s’engouffrer dans l’escalier et descendre dans la tour pour s’échapper. Les gardes se firent réprimander, mais après tout, en dehors de l’orgueil un peu froissé du sultan, cet incident n’était pas bien grave et même plutôt amusant. « Ha ha, Grand Vizir, vous avez vu comment ce vieillard a été habile et rapide pour son âge ? Mes gardes n’ont pas eu le temps de réagir. Ils n’attendaient pas cela de ce vieux débris. Ha ha ha ! »
Le vizir rit aussi, soulagé que son sultan prenne la chose aussi bien.


La tour se construisait lentement. Les denrées essentielles venaient à manquer, car tout le peuple travaillait dur à l’achèvement de cet escalier céleste.
Et on commençait à chuchoter contre le sultan et son projet insensé. C’était déjà extraordinaire que les dieux lui aient fait cadeau de cette étoile, quel besoin avait-il de vouloir y aller, sans compter qu’avec son poids, le sultan pourrait très bien détraquer la mécanique céleste, et dans ce cas, comment ferait-on pour traverser le désert ou les mers si les étoiles ne fonctionnaient plus comme avant, il serait impossible de se guider sur elles. Les saisons pourraient être chamboulées ou la durée des jours et des nuits.
Bien entendu, le sultan n’était pas au courant de toutes ces préoccupations, et même s’il l’avait été, il s’en serait moqué.
Il avait fait fabriquer un magnifique char tiré par quatre superbes chevaux noirs comme la nuit, et dont le front s’ornait d’une jolie tache blanche, brillante comme une étoile.
Lorsque sa tour céleste serait achevée, il comptait bien se rendre du palais jusqu’à elle en faisant un tour de la ville, triomphal sur son magnifique char.
Une nuit, alors que son regard se perdait encore une fois dans le ciel étoilé, il entendit derrière lui une voix qui lui dit : « Ah Grand Sultan, c’est folie de croire qu’il vous suffira d’un escalier de pierre et de bois pour monter jusqu’à mon étoile.
— C’est encore toi vieux fou ? dit le sultan sans se retourner, je ne sais pas comment tu as pu m’approcher encore une fois sans que mes gardes s’en aperçoivent, je crois qu’ils ne toucheront pas leur solde ce mois-ci !
— Grand Sultan, les étoiles sont faites pour être admirées et pour guider les hommes et les oiseaux, pas pour être possédées. Ouvrez les yeux sur votre peuple et soyez un père pour lui, au lieu de lui demander de tout abandonner pour vos caprices. C’est vous qui devriez être l’étoile sur laquelle il se guide.
— Comment oses-tu me donner des leçons espèce de vieux cloporte décrépit ! GARDES ! À moi, emprisonnez ce vieux fou !
— Ah c’est comme ça ? Eh bien puisque c’est ça je reprends mon étoile ! »
Et le vieil homme sortit de sa poche une espèce de grosse brosse en argent et se mit à l’agiter en l’air en direction de l’étoile.
Au fur et à mesure que sa brosse s’agitait, l’étoile devenait moins brillante et commençait à dériver vers le nord.
Les gardes du sultan arrivèrent pour se saisir du vieillard et le sultan criait : « Arrêtez-le ! Arrêtez-le ! Il fait disparaître mon étoile ! »
Cette fois-ci les gardes encerclèrent le vieillard, ne lui laissant aucune chance de s’échapper, quand tout à coup, celui-ci montât sur le bord de la terrasse et en riant, il étendit ses bras et sauta dans le vide.
Tous se penchèrent pour voir où le vieillard s’était écrasé, mais ils ne virent aucune trace ni du vieil homme ni d’un impact de chute, comme s’il s’était volatilisé.
Le sultan se reprit aussitôt : « Mon étoile ! Où est mon étoile !
— Ici, regardez Altesse céleste, elle part ! »
En effet, l’étoile avait faibli, elle restait assez brillante malgré tout, mais elle glissait dans le ciel vers le nord comme si elle fuyait lentement ce pays du sud et du soleil.
Le sultan se pencha par-dessus la rambarde de sa terrasse et cria vers les écuries au pied du palais « Vite ! préparez mon char, je vais la suivre et l’attraper moi-même ! »
Et il dévala l’escalier de son observatoire à toute vitesse, arrivé en bas, il sauta sur son char que le maître des écuries avait à peine eu le temps de préparer, et il partit vers le nord au grand galop, poursuivant son étoile.
Et plus personne ne le revit jamais…

Le peuple du pays au milieu du désert demanda au grand vizir, dont il appréciait la gentillesse et la droiture, de gouverner à la place du sultan.
La joie de vivre revint, et l’immense tour de l’étoile attira bientôt tous les sages, mages-astrologues et savants des autres contrées, redonnant au pays sa place parmi les peuples éclairés.

Quant au sultan et son étoile, ils ne furent pas oubliés. Et même nous maintenant, si nous avons perdu le souvenir de ce pays au milieu du désert, lorsque la nuit est tombée, si vous regardez bien le ciel, tout au nord, vous pourrez encore voir son étoile, à nouveau immobile dans le firmament, et le char du sultan aux quatre chevaux, qui continue de tourner autour sans jamais pouvoir l’atteindre.

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