Le marché de la poésie
14 juin 2015
– Elle est fraîche votre poésie ?
– Oui, mais vous savez ça se garde longtemps.
– Bon vous avez quoi à me proposer ?
– Ça dépend de l’arrivage, il ne me reste plus beaucoup de rimes, quelques sonnets, quelques pigeons bien dodus, sinon dans la prose, j’ai plus de choix.
– Ah oui, c’est quoi ces tous petits poèmes là ?
– des Haïkus, en provenance directe du japon, c’est excellent.
– Ça se consomme cru ?
– Ben oui, c’est japonais.
– Bon ok, je vais essayer ça, vous m’en mettez trois, on est en famille ce soir.
– C’est japonais, ça se vend par cinq, mais si vous êtes trois, vous ferez facilement des parts équitables, ils font trois vers chacun.
– D’accord pour cinq alors, vous leur coupez la tête et me les videz ?
– Oh, non, tout se consomme, sinon cela n’aura plus de saveur.
– Ah ! Je les sers tels quels alors ?
– Oui, vous m’en direz des nouvelles.
– On les consomme avec des baguettes ?
– Non, ça c’est pour le Kodo, je vous conseille plutôt le shakuashi.
– Eh bien merci, et pas d’accompagnement ?
– Ni wasabi ni raifort !
– Même si je le rape ?
– Surtout pas ce ne serait pas la même musique.
– Très bien, combien je dois ?
– Cinq doigts, ça nous fait une main.
– Ce n’est pas cher, je croyais payer en pieds.
– Non, c’est japonais je vous dis, ce ne sont pas des vers à pieds.
– Très bien voici ma main vous pouvez la serrer.
– Parfait, et au plaisir cher Monsieur.
– Tout le plaisir est pour moi, au revoir.
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